Cela faisait un sacré bout de temps - je n'ose compter - que ma série d'anticipation photomédia Between Plant and Ghost n'avait reçu de contribution... C'est à présent chose faite avec une nouvelle oeuvre qui vient nourrir la chronique Insiders. Cet Insiders 6, shooté en plein coeur de Sydney et qui se situe aux environs de l'an 2100, nous montre les derniers instants "animaux" d'un homme qui télécharge définitivement sa conscience dans un MESSENGER ©. Il semble vouloir rejoindre le flux des autres "fantômes" évolués qui fuient les grandes villes - famine, épidémies, chaos social, crise énergétique. Le corps enjambant la balustrade, ainsi vidé de l'âme qui l'anime, s'apprête à basculer dans le vide.
Si cette image évoque les thématiques apocalyptiques et eschatologiques - l'abandon de l'enveloppe charnelle et la résurrection des morts -, elle s'inscrit avant tout dans la réflexion que j'ai développé pour cette série : la question de l'évolution d'une espèce humaine informée par la robotisation de l'économie, des relations sociales et du substrat biologique lui-même - le corps humain en premier lieu - dans une monde globalisé et surpeuplé. Pour rappel, un MESSENGER © est un terminal nano-technologique dans lequel un être humain peut téléverser sa conscience et voyager dans le Réseau d'information ("Network") sans contraintes corporelles, utilisant des AVATARS, c'est-à-dire des projections de la pensée, pour jouer dans des mondes virtuels en perpétuelle extension, modelés par l'amusement, le désir et le plaisir communautaires. Les MESSENGERS © sont capables d'évoluer à la fois dans les mondes physique et non-physique. Bien que cette technologie soit présentée comme démocratique et émancipatrice, en réalité seuls les classes moyennes supérieures et les super-riches des pays développés - moins de 10 % de la population mondiale, ce sont les "INSIDERS" - ont les moyens économiques de se l'approprier, faisant ainsi entrer ce qu'il reste de l'humanité dans l'ère post-individualiste d'une conscience collective, logicielle et récursive, libérée du corps, des passions et du libre-arbitre.
Découvrez l'ensemble de la série et son texte d'anticipation (1995-2150) ici !
Les dessous de la Zone 51
mercredi 3 juin 2015
mardi 24 mars 2015
CARNIVAL [reportage photo]
Dans la zone 51, on aime le monde forain : sa mythologie fantastique, son bestiaire fabuleux, son sens de la démesure et de l'extraordinaire, sa marginalité, son nomadisme, monde de faux-semblants pourtant authentique... De Jumbo à Mr Bungle, de Tod Browning à Stephen King, l'univers du cirque et de la fête foraine évoque un passé à la fois fantasmatique et brutal durant lequel, ostracisés et humiliés, les "artistes du spectacle vivant" étaient condamnés à vivre dans l'errance. On ne pouvait alors imaginer qu'un siècle plus tard, ces comédiens, acrobates, danseuses et autres clowns de mauvaise vie nourriraient les castings des séries TV, talk-shows et émissions de télé-réalité, moins hypnotisés par les feux de la rampe que par les mirages du marketing viral et du buzz planétaire. Mais, derrière ces indispensables icônes et autres "stars" consommables, travaillent dans l'ombre et depuis toujours les techniciens, manutentionnaires et hommes à tout faire. Ils rendent possible cet émerveillement doublé d'effroi expérimenté par les enfants à la fête foraine, littéralement la fête des "foreigners", ceux qui viennent d'ailleurs, demeurent à l'extérieur de la ville et resteront en marge de la société. Cette série a été réalisée par Vivien entre Melbourne (Luna Park de Saint Kilda, l'un des plus vieux parcs d'attraction au monde, ouvert depuis 1912) et Marseille (fête foraine à la Friche Belle de Mai, dans le cadre du Made In Friche de décembre 2014). Enjoy !
lundi 23 mars 2015
LE RAVI FAIT SA COUV' AVEC LE GRAND PARDON [presse]
Alors que la soirée au Dock des Suds rencontrait un franc succès, avec plus de 1000 personnes et de nombreux abonnements, Le Ravi faisait la couverture de son dernier numéro avec la créa du Grand Pardon, conçue et réalisée par le studio Zone 51. Focus en images sur les bénévoles et le public venus en nombre pour soutenir le mensuel d'enquête et de satire... Les photos sont de Siggi, sigrunsauerzapfe.com, qu'elle soit ici remerciée !
mardi 10 mars 2015
POP VANITY [illustrations]
Une série flashy et macabre réalisée par le studio sur la thématique picturale des Vanités... Ou la rencontre fortuite du pop art et de la nature morte sur une table d'opération...
ZONE 51 SOUTIENT LE RAVI [rétro-design]
Depuis deux semaines, vous les voyez partout dans les dans les rues de Marseille, ces affiches et flyers tout droits sortis des années 70 ! Le Ravi, mensuel d'enquête et de satire en PACA, a demandé au studio un coup de main pour la soirée de soutien qui se déroulera vendredi au Dock des Suds.
En effet, à l'instar de Charlie Hebdo il y a encore quelques mois, mais aussi de nombreux organes de presse indépendants, Le Ravi est aujourd'hui menacé de disparaître. Comme les autres partenaires marseillais sur cette opération, le studio a travaillé bénévolement pour réaliser un visuel à la fois drôle, féroce et militant, restant ainsi fidèle à la ligne éditoriale du Ravi depuis plus de 10 ans.
Reprenant les codes du film de gangsters et des affiches à sensation des années 1970, le visuel joue sur le croisement des références : l'attentat à Charlie Hebdo et la réponse en une de Luz, Le Grand Pardon (1982) avec Roger Hanin en mafieux méditérranéen, Les Hommes du Président (1976) avec les journalistes Dustin Hoffman et Robert Redford, La Classe Américaine (1993) qui détourne par la satire leur enquête sur le scandale du Watergate et, enfin, un zeste de Tontons Flingueurs (1963), que vous évoqueront à n'en pas douter les sales trognes de nos trois méchants de service : Jean-Claude Folace, Bernard Naudin et Jean-Noël Volfoni... Ô Bonne Mère, pardonne-leur de donner autant de travail aux journalistes infépendants !
mardi 20 janvier 2015
ANDY SILVERS : ENTRE DIESEL PUNK, GRAND-GUIGNOL ET PORNO CHIC [rétro-attitude]
Andy Silvers est un photographe, retoucheur et graphiste américain, il vit et travaille dans l'état de Viriginie. Issu de la photographie publicitaire, il sévit depuis quelques années à travers une production personnelle qui convoque les esthétiques de genre : rétro-futurisme de l'entre-deux guerres (dieselpunk), burlesque américain issu de la culture foraine, ou encore grand-guignol kitchissime à mi-chemin entre Scooby-Doo et Buffy contre les vampires ! Le tout délivré dans un rendu clinquant, musculeux et/ou pulpeux, aux couleurs saturées et revêtu de simili-cuir, dans des compositions qui abusent du photomontage et ignorent le concept d'économie référentielle... Cela vous évoquera sans doute - les stars et le fric en moins - un autre photographe US, le bien nommé David LaChapelle au succès financé par les guest appearances de la jet set hollywoodienne en icônes d'une décadence protéïnée et puritaine... Et pourtant ! Certaines des photographies d'Andy transfigurent sublimement le mauvais goût ricain et constituent autant de variations purement maniéristes sur une pop-culture un peu rétro - on pense à Captain Sky, Beetlejuice, Freaks, Star Wars, mais aussi à Walt Disney... En voici quelques exemples :
Inscription à :
Articles (Atom)